Charles de Gaulle
Né le 22 novembre 1890 à Lille.
Ancien combattant de la
Première Guerre Mondiale (1914-1918). Propose en vain la
création d'une armée professionnelle aux côtés de la conscription et
l'emploi offensif des blindés et de l'aviation. Milite
dans les milieux non-conformistes, personnalistes (Ordre Nouveau) et
catholiques de gauche (Jeune République, revues Sept et Temps Présent).
Nommé le 6 juin 1940 sous-secrétaire d'État à la Guerre et à la Défense
nationale. S'oppose à la signature de l'armistice et
lance le 18 juin 1940 un appel à la Résistance. Chef de la France libre
jusqu'à la libération du territoire national et la restauration de la
légalité républicaine. Contribue au début d'application
du programme progressiste du Conseil National de la Résistance (CNR) puis
démissionne du gouvernement le 20 janvier 1946. S'oppose
aux institutions de la IVe République (discours de Bayeux, 16 juin 1946) et
fonde le 7 avril 1947 le Rassemblement du Peuple Français (RPF). Retiré à
Colombey-les-deux-Églises de 1955 à 1958 ("traversée du désert").
Investi président du conseil le 1er juin 1958. Fonde la Ve République et met
en oeuvre une partie de ses idées (réélu président de la République au
suffrage universel direct en 1965) :
-
Constitution : régime mixte, parlementaire avec un
président-arbitre au-dessus des partis, expression de la continuité de
l'État ("monarchie présidentielle")
-
Politique étrangère : droit des peuples à disposer
d'eux-mêmes (décolonisation, "Québec libre") et indépendances nationales
(départ progressif de la France des commandements intégrés de l'OTAN entre
1959 et 1966, refus d'une Europe supranationale, refus des impérialismes :
discours de Phnom-Penh).
-
Politique économique et sociale : amorce d'application
de l'association capital-travail, troisième voie entre le marxisme et le
capitalisme.
Démissionne le 28 avril 1969,
le lendemain du référendum négatif sur la réforme du Sénat et des régions.
Décède le 9 novembre 1970. Voit
son œuvre politique ensuite progressivement détricotée :
-
démantèlement du modèle social issu de la Résistance
(libéralisation des services publics, remise en cause de la sécurité sociale
: franchises médicales).
-
abrogation progressive des institutions de la Ve
République (cohabitation, quinquennat, pratique présidentialiste de Nicolas
Sarkozy).
-
construction d'une Union européenne supranationale (Acte
Unique Européen, traité de Maastricht, traité d'Amsterdam, traité de
Lisbonne).
-
réintégration progressive de la France dans les
commandements intégrés de l'OTAN entre 1995 et 2009.
La France, c'est tout à la fois, c'est tous les
Français. C'est pas la gauche, la France ! C'est pas la droite, la
France ! (...) Prétendre faire la France avec une fraction, c'est une
erreur grave, et prétendre représenter la France au nom d'une fraction,
cela c'est une erreur nationale impardonnable. Vous me dites : à droite,
on dit que je fais une politique de gauche au-dehors ; à gauche, du
reste vous le savez bien, on dit : De Gaulle, il est là pour la droite,
pour les monopoles, pour je ne sais quoi. Le fait que les partisans de
droite et les partisans de gauche déclarent que j'appartiens à l'autre
côté, prouve précisément ce que je vous dis, c'est-à-dire que,
maintenant comme toujours, je ne suis pas d'un côté, je ne suis pas de
l'autre, je suis pour la France.
Charles de Gaulle, 15/12/1965 |

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